En culture pluviale, sur tanety et de façon très marquée sur les sols riches comme les baiboho et dans les rizières à mauvaise maîtrise où une lame d'eau ne peut être maintenue, la pression des adventices s'exerce fortement.
Définition :
Le contrôle des adventices se raisonne sur l'ensemble du système de culture : choix des cultures,associations et successions, et différentes opérations de l'itinéraire technique.De manière générale, le contrôle des adventices annuelles dans des systèmes SCV installés se fait assez simplement par :
la non perturbation du sol, ce qui maintient les graines en conditions peu favorables à la germination ;
le maintien d'une couverture végétale permanente, morte ou vivante, qui empêche la levée ou “étouffe” les adventices ;
la réduction progressive du stock de graines et, éventuellement ;
les effets allélopathiques des plantes utilisées en couverture.
Dans des systèmes SCV bien installés, le contrôle des adventices ne demande donc pas, en général, de mesures particulières après la mise en place de systèmes de culture appropriés, sur une couverture végétale bien contrôlée
En année "zéro"
En revanche, le contrôle des adventices peut être problématique en année “zéro” de préparation des SCV, quand la couverture végétale n'existe pas encore, ou après un “accident” (production insuffisante, feu, divagation d‘animaux, etc.) qui a fait que la couverture maintenue au sol n'est pas suffisante pour assurer le contrôle des adventices la saison suivante. Dans ces cas là, des mesures particulières doivent être mises en place pour assurer la maîtrise des plantes indésirables, sans altérer le bon fonctionnement des systèmes en SCV. Pendant ces années de transition des systèmes conventionnels vers des systèmes en SCV bien installés, les adventices sont un des problèmes majeurs à gérer.
Un des éléments clefs du contrôle des adventices annuelles dans ces cas là est le choix du système de culture.
Le choix de cultures/associations dont l'entretien est relativement facile, qui permettent une forte production de biomasse et qui sont capables de contrôler naturellement les adventices (maïs + légumineuse ou manioc + stylosanthes par exemple), facilite l'entretien des cultures le temps de produire une forte biomasse, qui contrôlera les adventices la saison suivante
![]() Contrôle des adventices par la couverture végétale Photo : K. Naudin | Au delà du choix des cultures et associations à mettre en place, le travail du sol en année “zéro” peut constituer un des éléments de la lutte contre les adventices en l'absence de biomasse pour couvrir le sol. Il contribue à réduire leur pression en tuant les plantes annuelles déjà levées. Il a cependant l'inconvénient de remettre en condition de germination des graines enfouies et de multiplier végétativement certaines plantes vivaces à rhizomes ou stolons. Il ne permet donc pas à lui seul de maîtriser l'enherbement et doit être complété par d'autres mesures au semis et/ou après la levée. |
Dans des systèmes SCV installés, mais après un “accident”
Dans des systèmes SCV installés, mais après un “accident” n'ayant pas permis de maintenir une couverture du sol suffisante, le recours au labour doit par contre être évité autant que possible car il a en plus l'inconvénient d'accélérer la minéralisation de la litière reconstruite par les SCV des années précédentes, et d'en faire perdre rapidement les acquis.
Ainsi, que ce soit après travail du sol ou en semis direct avec un paillage peu épais, des mesures de contrôle des adventices doivent être anticipées,et ce d'autant plus :
• que la pression des adventices est forte ;
• que la culture est sensible à la compétition des adventices ;
• qu'elle rend difficiles les interventions : le désherbage manuel du riz pluvial par exemple est nettement plus exigeant en temps que celui du maïs.
Auteur : Husson O. et al. (2013). Manuel pratique du semis direct sur couverture végétale permanente (SCV). Application à Madagascar. GSDM/CIRAD.