Définition :
L'intérêt d'utiliser des herbicides, et donc le choix de la stratégie de lutte contre les adventices est fonction :
de la pression des adventices (et donc du milieu) ;
du type de culture (certaines cultures comme le riz sont plus difficiles à désherber et supportent moins bien la compétition que d'autres comme le maïs par exemple) ;
de la disponibilité et du coût de la main d'oeuvre ;
de la disponibilité et du coût des herbicides.
Les herbicides ont l'avantage de permettre un bon contrôle des adventices mais sont coûteux.
Les herbicides de pré-levée
Les herbicides de pré-levée doivent être appliqués de manière systématique (avant de connaître la pression exacte des adventices), dans des conditions d'application restrictives (rapidement après le semis, sur un sol humide).Leur sélectivité, relativement bonne, peut être fonction des conditions d'application (des conditions climatiques qui ralentissent la levée comme une sécheresse peuvent conduire à des toxicités sur la culture). De plus, leur efficacité est réduite dans des systèmes SCV installés du fait de la couverture végétale et du taux élevé de matière organique.
Les herbicides de post-levée
Les herbicides de post-levée ont l'avantage d'être appliqués en fonction de la pression exacte des adventices, avec possibilité d'application localisée, et dans des conditions d'application moins contraignantes que les herbicides de pré-levée. Ils sont toutefois très difficilement uti lisables sur des associations de plantes aux caractéristiques différentes et leur sélectivité dépend des conditions d'application, pouvant engendrer une toxicité et avoir un impact sur la santé des plantes.
![]() ©Ramafa | Le nombre réduit de matières actives homologuées à Madagascar limite cependant les possibilités de lutte chimique contre les adventices, en particulier pour certaines cultures ou associations de cultures. Même lorsque les herbicides sont disponibles, les faibles ressources des paysans ne leur permettent pas toujours de les acheter et ils ne peuvent être proposés que si leur rentabilité économique est très forte et/ou si la main d'oeuvre disponible ne permet pas de contrôler les mauvaises herbes efficacement. |
De plus, l'impact négatif des herbicides sur la santé des plantes (perturbation de la synthèse des protéines, les herbicides n'étant pas totalement sélectifs des cultures) fait que l'utilisation de ces produits en cours de culture (pré ou post-levée) doit être limitée autant que possible.
Les possibilités et l'intérêt d'utiliser des herbicides varient donc en fonction des situations et des cultures
Auteur : Husson O. et al. (2013). Manuel pratique du semis direct sur couverture végétale permanente (SCV). Application à Madagascar. GSDM/CIRAD.