Lorsque le climat et le régime hydrique ne permettent pas la culture en contre-saison, l'augmentation de la production globale de biomasse, pour “alimenter” les SCV, s'obtient par les associations de cultures avec des plantes de couverture. Ces cultures et plantes de
couverture terminent cependant leur cycle plusieurs mois avant le semis de la culture suivante. Elle ne demandent aucun contrôle particulier car elles sont déjà mortes. Cependant, durant la période sans aucune culture ou plante de couverture implantée, des plantes adventices peuvent se développer. Elles sont d'autant plus présentes et abondantes que la biomasse au sol est peu importante et que la période sans culture est longue. La préparation de la parcelle se limite alors à contrôler ces adventices qui auraient pu se développer.
Ces adventices sont en général des adventices annuelles qui peuvent se contrôler soit :
mécaniquement par fauche (si elles sont peu abondantes et de grande taille, mais n'ayant pas achevé leur cycle, auquel cas il n'est pas nécessaire de les traiter), passage d'un rouleau à cornières (ou d'un motoculteur avec des roues-cages) ou par gyrobroyage de la végétation encore vivante (en laissant la paille en place) ;
chimiquement par l'application d'herbicide à faible dose (360 à 720 g/ha de 2,4-D sur les dicotylédones, 360 à 540 g/ha de glyphosate sur les graminées, éventuellement en mélange) si elles sont abondantes et en végétation.
Exemple : Les résidus abondants
Après un maïs associé à du niébé ou de la dolique, fertilisés et ayant donné une forte production (4-5 t/ha de maïs + 1 t/ha pour la légumineuse), la biomasse produite est en général suffisante (plus de 8 t/ha, avec une plante volubile qui a recouvert les autres) pour avoir contrôlé la plupart des adventices et pour pouvoir conduire la saison suivante une culture de riz sans herbicide.
Dans le cas (rare) de parcelles avec une forte biomasse de résidus de récolte mais dans lesquelles les plantes vivaces n'ont pas été éliminées (échec du traitement précédent), la seule solution est de faucher et d'enlever la biomasse en place pour pouvoir appliquer un herbicide total sur les plantes vivaces (l'application directe d'herbicide n'est pas possible, la biomasse risquant d'intercepter les herbicides et de protéger les plantes vivaces en dessous). Si les plantes vivaces apparaissent en taches, il suffit de conduire cette opération localement sur ces taches.
Auteur : Husson O. Manuel pratique du Semis direct sur Couverture Végétale permanente (SCV) Application à Madagascar. GSDM/CIRAD